• Zone la plus centrale du parc avec une gestion semi-intensive

    Aménagé en 1969, à l'occasion des Troisièmes Floralies Internationales, le parc Floral de Paris est un paysage sans cesse en mouvement, un lieu unique d'observation, mais surtout de détente pour les amateurs d'art floral et de promenade au vert. Depuis 1998, il est l'un des quatre jardins du jardin botanique de Paris.Certaines collections sont d'intérêt national ou internationale (iris, camélias, rhododendrons...)labellisées par le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées).

    Structure du site

    Les implications du gestionnaire dans des démarches environnementales sont nombreuses : ISO 14001 certifiant les activités des Bois de Boulogne (2001) et de Vincennes (2010) / ISO 14001 Soins aux végétaux (politique de réduction des pesticides - 2002) / ISO 9001 Centre de production horticole (2009) / Méthode d'irrigation raisonnée MIR (depuis 1997) / Application de la gestion différenciée (depuis 2007) / Labellisation écologique parisienne. La TVB est une notion mise en œuvre à l’échelle de la ville. Le parc floral intégré dans le bois de Vincennes est une partie importante. La présence d’étangs, lacs et rivières permettent aussi de nourrir la TB, sachant que le gestionnaire va mettre en œuvre la réfection des rivières du bois pour les rendre plus naturelles est en projet. La Direction des Espaces verts et de l'Environnement a élaboré un référentiel sur la gestion différenciée qui est appliquée sur les espaces verts de la ville de Paris. Le gestionnaire mène ainsi une gestion écologique et adaptée en fonction des différentes strates végétales présentes sur le site (tontes adaptées, pas d'utilisation de produits chimiques, etc.). L’utilisation de produits chimiques est proscrite sur le site. La gestion du parc fait l’objet de différentes cartographies : strate florale (vivaces, bulbes, potagers), strate arbustive, (topiaires, collections, rosiers, haie, massifs de terre de bruyère), bassins. Un planning des tontes par secteur permet d'avoir connaissance du nombre de passages sur les 8ha de pelouse du parc. (Moyenne de 2000 m2 par jour). Un plan de désherbage est associé au référentiel de gestion différenciée (matériels et méthodes, actions préventives, etc.) et décliné suivant le type de surface (allées, stabilisés, etc.) et de strate végétale. Une liste de plantes invasives à surveiller a été établie. Une bonne connaissance des espaces et des espèces problématiques par les jardiniers permet un désherbage adapté, d’autant que celui-ci diminue par la détermination de zone à gestion plus extensive. Le désherbage est manuel et le désherbage thermique à été abandonné, car il était peu fonctionnel (repousse rapide) et très coûteux en énergie. Un carnet d'intentions paysagères très facile d'accès à été réalisé, avec des photos et des descriptions des résultats escomptés par le paysagiste. Les gestionnaires connaissent bien les volontés de l'architecte et adaptent chacune de leurs actions en lien avec son travail. L’arrivée d'une dessinatrice prenant en main cartographie et dessins d'aménagement facilitera l’illustration des projets. Les problématiques liées aux usages du parc sont essentiellement le piétinement de certaines zones. Les espaces plus sauvages sont ainsi éloignés des zones de passage intense. Des aménagements des zones très fréquentées ont été réalisés, l'aire de jeux est un bon exemple: autrefois piétinée et sans structure, elle est aujourd'hui végétalisée d'îlots d’arbustes locaux en ports libres, protégés par des grillages peu visibles. Un espace de jeux à été réalisé avec des troncs récupérés du service de l'arbre et le sol couvert de sable ou de paillage sur plusieurs cm. Les usagers apprécient cet espace, les racines des arbres moins sollicitées, et la végétalisation crée des zones plus intimes en structurant le site. Beaucoup de travail à aussi été réalisé en vue de limiter les impacts des manifestations sur le site: grilles d'audits remplies par les agents d'accueil pour "noter" les pratiques du gestionnaire de la manifestation, flyers de préventions et préconisations, facilitation du tri des déchets (gros conteneurs)… Une rénovation des pavillons 12 et 14 (serres chaudes) a été réalisée dans le respect de l’architecture sélectionnée par le paysagiste. La consommation de ces serres a aussi fait l’objet d’une réflexion : verre triple vitrage, bonne isolation (sas d'entrée pour limiter les flux d'air, ouvrants programmés selon le climat), moins de plantes très fragiles aux températures basses, baisse de la température des serres grâce à la fiabilité augmentée du système chauffage et de l'isolation Les locaux ont aussi été rénovés et mutualisés: regroupements des différentes équipes, mutualisation des vestiaires, salles de restauration, bureaux, imprimantes...

     

    La gestion différenciée a été renforcée avec une nouvelle cartographie en cours pour mieux adapter les pratiques selon les espaces et des agents formés par secteur. Un parcours biodiversité a été mis en place. Le désherbage reste manuel, avec l’ajout de la technique du faux semis. Le carnet paysager a été actualisé en 2022 et le parc est désormais classé Jardin remarquable. De nouveaux aménagements limitent le piétinement, notamment dans la pinède, avec des pas japonais et une campagne d’affichage. Neuf serres ont été rénovées, la serre 20 est passée en LED, et les bureaux ont reçu un éclairage basse consommation. Enfin, le parc renforce ses connexions écologiques. Il s’intègre dans le plan de gestion global du Bois de Vincennes (prévu sur 30 ans), avec une réserve biologique sans intervention, des haies sèches, l’arrêt du broyage, et des lisières naturelles en périphérie. Toutes les trames sont prises en compte : pas d’éclairage (trame noire), présence de mares, bassins et rivières (trame bleue), gestion des sols et du bruit (trames brune et blanche).

     

    Sol

    Le gestionnaire réalise trois types d'analyses : pour le plan de gestion des pelouses, pour le contrôle de l'apport de compost sur les massifs d'annuelles, pour vérifier la qualité des terres entrantes. Tous les sols sont couverts de végétation, ou paillés. Les cheminements de certaines zones comme la collection de plantes de TB ou une partie des aires de jeux, sont régulièrement couvertes de paillage, ce qui protège le sol du tassement dû à une fréquentation intense et crée une surface très confortable pour l'usager. Les apports de matières organiques se limitent à : du broyage, du compost réalisé sur place, de l’engrais Ever, de la TB, du broyat de sapin. Des apports de terre sont réalisés, de plus en plus de récupération (service des canaux qui produit des déchets de curage des zones humides, direction des sports qui construisent des aménagements sportifs et grattent la terre arable…). Ces terres sont analysées pour vérifier leur composition avant mise en place) Il n'existe pas de document en lui-même pour la gestion des sols, celui-ci est intégré dans le plan de gestion différenciée qui précise pour chaque typologie de chaque strate le travail des sols correspondant. Les analyses de sol sont accompagnées d'une prescription d'amendement.

     

    Un suivi de la biodiversité des sols a été mis en place via l’Observatoire Participatif des Vers de Terre. Des protections temporaires (barrières, cordes) sont installées lors des événements pour limiter le piétinement. Le travail du sol est limité et réalisé avec des outils manuels. Un fichier centralise les données de suivi, incluant les analyses, les études de la faune du sol et les relevés OPVT.

    Eau

    Un arrosage automatique intégral fonctionne sur les pelouses et la pinède. Un arrosage en réseau mais programmation manuelle et des bouches d'arrosage sont utilisés pour le reste. Le gestionnaire à une volonté de remplacer petit à petit les asperseurs par des goutte à goutte, pour minimiser les pertes et la consommation. Une trentaine de compteurs à relevé mensuel qui sont numérotés et cartographiés, permettent d’avoir des relevés précis et de repérer rapidement les fuites (peu de suivi cette année voir dans « points négatifs Eau»).Utilisation du logiciel MIR avec le water budget (les fontainiers envoient tous les lundis des pourcentages du water budget pour adapter l'arrosage au climat).Un bassin est actuellement sans arrivée d'eau, en raison d'une fuite, pour laquelle un essai d'étanchéité n'a pas fonctionné. Une cartographie a été réalisée pour localiser les zones arrosées abondamment, modérément et pas du tout. Les fontaines ont un programmateur permettant de les éteindre aux horaires de fermeture du parc. La diminution de la largeur des allées, et le remplacement de certaines surfaces imperméabilisées par du broyat permet de faciliter l’infiltration des eaux pluviales.

     

    L’arrosage est ponctuel pour les arbustes et récurrent sur certaines pelouses et collections. Les fontainiers adaptent les programmations grâce au water budget et à la méthode MIR. Le paillage, l’ombrage dans les pavillons et le binage limitent l’évaporation. Les fontaines sont coupées la nuit et en hiver ; seule la fontaine brumisante utilise de l’eau potable. L’eau non potable est utilisée pour l’arrosage. Les zones imperméabilisées ont été réduites et des noues sont présentes dans le bois.

    Faune / Flore

    La biodiversité est une donnée bien intégrée dans le parc : plantation haies locales en port libre, chemin de l'évolution sur les plantes indigènes, création de milieux franciliens, diversité végétale remarquable, beaucoup de niches écologiques, bois mort, mares, création de milieux franciliens, nichoirs, rochers, abris à hérissons. Beaucoup de suivis et d’études sont réalisées sur la flore et la faune : Inventaire de la flore du parc, de l'avifaune + suivi de l'utilisation des nichoirs, des papillons, des plantes envahissantes. La palette végétale indigène est assez complète : plantes sauvages en général, comestibles, de pharmacopée… Grande diversité d'espèces grâce au statut de jardin botanique. Les plantes vivaces sont généralement favorisées (pinèdes, jardin des 4 saisons, iris, entrées château, jardins des senteurs, etc.) dans les compositions sauf dans 2 secteurs particuliers : la vallée des fleurs et le carré des dahlias. Une réflexion est en cours sur le contexte d'installation des collections : un équilibre doit être trouvé entre l'organisation de la collection suivant un fil conducteur, et la réalité du sol en place et de l'ensoleillement sur l'espace imparti à cette collection. La taille des arbustes est raisonnée au parc floral qui favorise la plantation d'arbustes à port libre. Ceci n'empêche pas de procéder sur certaines essences à des tailles tous les 3 ans de manière à fortifier les plantes et favoriser les floraisons ou encore de procéder à des tailles sur des haies pour préserver le parti pris paysager dans les zones les plus architecturées (pourtours de la vallée des fleurs). Des zones de pelouses non tondue, sont uniquement fauchées une fois par an, après fructification des vivaces. Deux moutons ont été accueillis sur le parc : volonté de suivre l'évolution des sols (enrichissement?) de la flore (non destruction d'espèces concurrentielles par les animaux?) et de faire intervenir les moutons sur différentes zones.

    Concernant la gestion des bassins, un plan de gestion plus spécifique est en cours d'élaboration mais reste en stand-by pour le moment. Le bas marais est suivi au niveau de son évolution végétale et pose un certain nombre de problématiques quant à la conservation des espèces typiques du peuplement phytosociologique recherché. La politique globale du parc s'oriente vers une interdiction de l'utilisation de produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse. Cependant, pour les collections de plantes rares ayant un intérêt patrimonial génétique et les plantes inscrites sur la liste rouge de l'IUCN, le gestionnaire du parc se donne la possibilité de les sauver et de les conserver à l'aide de traitements chimiques.

    La présence de moustiques tigre (Aedes alopictus) a été relevée, suite à l'apport de caisses de végétaux. La direction générale de la santé a mandaté l'EID Méditerranée pour conduire une opération de démoustication à l'aide d’un produit classé N diffusé dans l'air sur le parc et dans une rue adjacente (Aquapy, dangereux pour l'environnement avec une toxicité pour les milieux aquatiques). Les doses n'étaient pas très importantes, mais ont suffi à éradiquer tous les insectes du parc pendant quelque temps. Des précautions ont été prises par le gestionnaire : traitement le mercredi soir à 22h, interdiction d’accès au public, ne pas traiter à moins de 20 m des points d'eau, évacuer les animaux, les ruchers, rincer les aires de jeux et les potagers.

    Un document résume toutes les réutilisations des déchets verts : évacuation, épandage, compostage, paillage. Les troncs sont utilisés pour faire du mobilier, des sculptures et des jeux. Présence d’un référent composteur, formé à la fabrication du compost et notamment le pourcentage des différents déchets verts à intégrer.

     

    Un parcours biodiversité a été aménagé, intégrant micro-habitats pour l’entomofaune, spirales à insectes, hôtels, haies de Benjes et fosses à coléoptères.

    Les espèces invasives font l’objet d’un suivi renforcé, avec arrachage mécanique de renouée et d’ailante, et repérage systématique par les agents. Des nichoirs à mésanges ont été installés pour lutter contre les ravageurs, et des pratiques alternatives sont utilisées (brassage d’œufs de bernaches, arrachage des buis atteints par la pyrale). Le grand murin a été identifié dans une friche, et les orchidées sont protégées par un marquage discret.

    Une cartographie herbacée a été associée à des panneaux de sensibilisation. L’éco-pâturage est assuré par quatre brebis déplacées sur différentes zones.

    Les interventions sur les bassins tiennent compte de la saisonnalité. En pavillons, des mesures prophylactiques sont appliquées manuellement sur les foyers sensibles, avec sensibilisation des entreprises extérieures. Les traitements sont exclusivement écologiques, encadrés par un calendrier, et les agents sont certifiés.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    Préconisations d’achats responsables dans la charte d’achats de Paris : intégration de critères environnementaux dans le cahier des charges. La ville a cessé d’acheter du bois traité depuis plusieurs années. Inventaire géré et mis à jour par le SEJ. Fiche de suivi et de contrôle par mobilier/équipement. Contrôle réalisé chaque jour par les agents avant l'ouverture du parc. Investissement notable a été réalisé dans un parc de matériel électrique : débroussailleuses, taille haie, souffleurs, véhicules électriques. Une partie des matériels est dédiée au parc. Le gros matériel est mis en commun avec le bois de Vincennes. Une mutualisation du matériel en général, est en train d'être effectuée : chaque atelier garde des outils, mais en donne un certain nombre pour le pôle commun (Cela permet de réduire le nombre d'achats nécessaire, d'utiliser au maximum les machines, de moins renouveler, mais demande une nouvelle organisation, pour un bon fonctionnement des roulements. Une réflexion est en cours sur la location de matériels très peu utilisés plutôt que l'achat. Un plan de nettoyage des espaces verts a été réalisé par la DEVE pour l'usage raisonné du matériel mécanique inclut dans le Plan bruit de l'espace vert : horaires et planification des opérations d'entretien définies en dehors des périodes de fréquentation (le matin en priorité).

     

    Le suivi du patrimoine s’est renforcé grâce à une cartographie actualisée des équipements, à une application de signalement par les agents, et à l’usage d’outils comme le BAS SIMA pour le suivi des jeux.

    L’éclairage reste très limité (moins de 1 % du parc) et uniquement activé lors d’événements ou pour les végétaux sensibles, avec des installations à LED directionnelles. Côté matériel, une base de données complète (SIGEP) permet de suivre l’ensemble du parc d’engins et véhicules, dont la majorité fonctionne à l’électrique ; les carburants utilisés sont issus d’huiles recyclées. Le parc floral est désormais pilote pour la sortie progressive des moteurs thermiques. La mutualisation du matériel est en place à plusieurs échelles, avec prêts entre sites et recours ponctuel à la location (notamment pour l’élagage).

     

    Formations

    Tous les thèmes de formations sont remplis, souvent avec plusieurs formations au sein d’un même domaine. Certaines formations en lien avec QualiParis.

    Public

    Le référentiel Qualiparis a été réalisé par la Ville de Paris pour l'accueil, l'information et la sécurité dans les parcs et jardins : suivi des réclamations à l'aide de deux cahiers installés dans le kiosque de l'aire de jeux et la maison du parc et du bois ; du site Internet ; du numéro 3975. Le renouvellement de la signalétique du parc vient d’être achevé : panneaux des collections, affichettes des noms des végétaux. Concernant l’implication et la sensibilisation des usagers, l’AEU réalise des visites guidées, d’autres sont faites par les jardiniers connaissant bien leurs collections. Un labyrinthe en palettes et végétaux (végétalisé par les enfants) a été mis en place et fonctionne très bien. Le tri est favorisé sur le site et notamment pendant les manifestations, grâce à de nombreux bacs, des réflexions quant à la manière d’impliquer les usagers selon le type de manifestation. Le parc floral possède une station de tri des déchets (bois et parc floral) très bien géré où tout est trié dans des bennes spécifiques et les flux comptabilisés. Face à la problématique des sacs plastiques des poubelles déchiquetés il a été mis en place un remplacement progressif de ces poubelles par des conteneurs semi-enterrés sur l'ensemble du parc.

    Un animateur propose des affichages dédiés aux plantes et aux insectes tout au long du parcours. L’action "Paris vert de biodiversité des enfants", visant à sensibiliser les plus jeunes à la biodiversité et aux métiers du jardin, a été lancée sur deux semaines.

     

    Localisation

    Parc Floral de Paris
    Route de la Pyramide
    75012 Paris
    France

    Galerie photos

Sites du même gestionnaire