• Pour exister, ce parc doit "transpirer", être vu. Le parc devient une dilatation du domaine public. Ses accès repoussent les limites et créent l'ouverture. Les poches habitées, plus intimes, réservées aux résidents laissent passer les vues mais pas les passants.
    Les paysages se déclinent au grès de la topographie du site. Au Sud, des enrochements et murets traversent la prairie fleurie et dessinent les limites des îlots et d'un jardin partagé. Ce potager se prolonge par des terrasses qui profitent de l'ombre légère du verger. Les gradins arborés de fruitiers dominent une dépression humide séparée de la grande noue par l'allée cavalière traversant le parc du Nord au Sud.
    Depuis cette promenade, on accède à la plaine des jeux. Les enrochements soulignant cette pelouse rappellent le coteau tout proche, constituent une limite entre le parc et les îlots. Cette clairière baignée de lumière contraste avec le bois humide au Nord. Dans ce dernier, entre les modelés doux -propices aux jeux- serpentant une passerelle qui surplombe le sous-bois frais. Ce bosquet d'ombre et de lumière -tout comme la noue- d'assurer la gestion des eaux pluviales sur la parcelle et de contribuer à augmenter la biodiversité sur le site.

    Structure du site

    Livré en 2016, et d’une superficie de 6000 m2, le site est une ancienne friche industrielle qui a été déminéralisée et dépolluée. Le programme de rénovation urbaine a permis de recréer des continuités vertes avec les quartiers alentours et les larges bermes végétalisées le long de la rocade, axe de circulation des espèces. Le parc de Akènes offre une renaturation de la zone et s’inscrit dans une TVB efficiente.

    Ce parc présente différents espaces paysagers comme des jardins humides et un jardin sec (murets en gabions pierres), des cheminements doux et des plantations multi-strates servant de supports de biodiversité : bois à sol frais (bouleaux, saules…), prairie en jachère, strate arbustive, et enfin des noues connectées et végétalisées amenant les eaux de pluie vers les jardins humides. Un vaste théâtre de verdure propose des gradins et une pelouse pour les animations du quartier.

    La palette végétale propose des végétaux vivaces, indigènes et rustiques, mais pas de massifs fleuris ou de prairie fleurie pour l’instant (selon la palette de l’architecte-paysagiste).

    La gestion du mobilier bois, des barrières et platelages ainsi que des déchets poubelle sont gérés par le promoteur ou le syndic de copropriété.

    Le gestionnaire est en lien avec les habitants et avec l’architecte pour proposer de nouvelles plantations afin de densifier et d’équilibrer les strates, et de planter à terme des arbres d’ombrages et des vivaces mellifères, des fruitiers (déjà plantés).

    Sol

    • Une étude de sol a été faite lors de l’AVP. Une seconde étude de sol a ensuite été réalisée en 2016 par le promoteur pour connaître le niveau de revitatisation des sols après différentes actions en ce sens (étude non communiquée).
    • Les cheminements en béton désactivé et en bois permettant de limiter le piétinement.
    • Les massifs sont largement paillés par un broyat mature de feuilles et de bois, et regarni au fur et à mesure des besoins.

    Eau

    • Un vaste réseau de noues connectées et végétalisées permet la récupération des eaux de pluie et le drainage du terrain.
      NB : En raison d’une terre très argileuse, l’aménageur a fait poser des avaloirs raccordés au réseau d’EP : les noues ne sont donc jamais inondées, mais toutefois elles restent humides.
    • Le système d’arrosage initial comportait un arrosage à l'eau de ville en goutte-à-goutte avec programmation, pour les jeunes plants. Il a été désactivé depuis, les électrovannes et compteurs ont été débranchés. Le site n’est donc plus du tout arrosé.
    • Il n'y a pas de point d’eau ni de fontaine à boire sur ce site.

    Faune / Flore

    • Un inventaire faune-flore a été effectué lors de l’AVP, mais il n’a pas été communiqué. Il n’y a pas eu d’inventaire depuis.
    • La strate arborée compte 350 sujets dans la palette de départ : érables, noisetiers, tilleuls, saules, frêne, platane, micocoulier… Le gestionnaire et les habitants ont souhaité planter en complément des fruitiers (figuiers, pommiers). Des arbres de grande hauteur seront proposés (chênes, aulnes, charmes) pour offrir de l’ombrage au centre des prairies en jachères.
    • La strate arbustive se compose de viorne, cornouiller, saules, aubépine, fusains...
    • La strate herbacée des noues et du jardin humide : actée à grappe, saponaire, massette, liatride à épis, prêle des champs…
    • La strate herbacée du jardin sec : graminées et vivaces de prairies sèches (potentille, romarin, aster, gypsophile, sédum…).
    • La pelouse du théâtre de verdure est tondue 1 à 2 fois par mois selon la pousse.
    • Les prairies en jachères sont fauchées 1 fois par an en juillet. Les fauches sont laissées en mulching.
    • L’entretien de vivaces est adapté à chaque espèce.
    • Une taille d’éclaircie des arbustes se fait 1 fois/an. Les arbres proches du bâti reçoivent une taille de formation de port semi-libre, au cas par cas et à minima. Les tailles de petits calibres sont laissées en tas, et les souches (1m ht) maintenues sur pied. Les autres déchets de tailles sont exportés sur la plateforme du prestataire pour broyât et réemploi ensuite sur site.
    • Les murs de gabions pierres se recouvrent de lierre et abritent des lézards.
    • Trois abris à hérissons sont disposés dans les massifs.
    • De très nombreux et divers passereaux des jardins ont été entendus lors de l’audit.
    • Les portails d’entrée permettent le passage de la petite faune, sauf en quelques points.
    • Les erreurs et échecs de plantations sont remontées du gestionnaire à l’architecte pour une recherche de solution.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    • Il n’y a plus aucun éclairage sur le site : les 4 mâts ont été enlevés.
    • Le mobilier se compose de bancs en chêne brut (grume taillée) et en pin (PEFC ou FSC obligatoire), de table de pique-nique en bois, de poubelles avec distributeur de canisacs, de cendriers, d'une table de ping-pong.
      NB : ce patrimoine est géré par le groupement de promoteurs, et non par le gestionnaire des espaces verts.
    • Les cheminements sont en béton désactivé ou en platelage bois.
      NB : ce patrimoine est géré par le groupement de promoteurs, et non par le gestionnaire des espaces verts.
    • Le petit matériel autoportant est électrique ; les tondeuses-mulching, le broyeur-composteur et le petit camion-benne sont thermiques.

    Formations

    • Le responsable gestionnaire est lui-même formateur agréé en gestion différenciée des espaces verts, gestes et postures, handicap et espaces verts, etc.
    • Les encadrants de l’entreprise prestataire sont formés à la gestion écologique, à la connaissance de la vie du sol et sont maîtres composteurs. Leur élagueur est également arboriculteur et formé à la reconnaissance des parasites et ravageurs des végétaux. Leurs connaissances, comme celles du chef d’équipe, sont surtout issues de l’auto formation et de leur intérêt marqué pour la gestion écologique.
    • Par ailleurs, les encadrants de l’entreprise prestataire sont eux-mêmes formateurs (non agréés), puisqu’ils forment les personnes en insertion aux pratiques de la gestion écologique. Des grilles d’évaluation leurs permettent d’apprécier la montée en compétences du personnel.

    Public

    • Une journée Eco-festive a eu lieu en mars 2017 : atelier de nettoyage citoyen.
    • Le gestionnaire rencontre les habitants pour recueillir leur doléance et leurs avis. La pédagogie est faite à l’oral ou par mail : par exemple, sur l’intérêt de maintenir des prairies en jachères.
    • De nombreuses rencontres festives sur site permettent de souder la vie de quartier (fête Halloween, balades paysagères…)
    • Des panneaux sont à disposition des habitants du quartier et association de propriétaire pour communiquer sur leurs événements à venir.

    Localisation

    Allée René Cassagne
    33310 LORMONT
    France

    Galerie photos

    photos