• Le manoir de Kernault est positionné sur un plateau entre deux fleuves, à 20km de la côte maritime, il est entouré de paysages bocagers vallonnés, sous un climat océanique. Le  parc de 32 ha est composé de 7 ha de boisements et 7 ha de zones humides.
    Le domaine est inséré dans un territoire à dominante agricole intensive, avec un maillage bocager présent,  à proximité du pôle urbain de Quimperlé.

    De sa construction au XVème à l’achat par le Conseil Général en 1990, le domaine de Kernault n’a cessé d’évoluer dans ses usages et vocations selon les époques (seigneurie, vocation agricole et commerciale, jardin à la française, ferme expérimentale, école d’agrologie, etc). La diversité des essences ornementales, paysagères parfois exotiques sont l’héritage de cinq siècles d’histoire.
    Depuis l’acquisition par le Conseil Départemental, la restauration et la conservation du patrimoine bâti et des milieux emblématiques prennent toutes leurs dimensions afin d’être un lieu d’accueil vivant, dynamique et évolutif.
    Actuellement des projets de réhabilitation du bâti et d’aménagement des jardins sont en cours.
    A l’inverse du clos (espace fermé et payant), le parc du domaine est ouvert au public en permanence et attire beaucoup d’usagers des environs : C’est un parc de proximité, d’usage péri-urbain.
    Le domaine de Kernault est un lieu de détente, un espace de balade, un lieu de vie quotidien servant de refuge champêtre aux familles et visiteurs. Il offre un cadre sécurisé et convivial dans un environnement rural. Les usages y sont libres (pratique sportive, pique- nique, etc).

    Le manoir est un site contemporain et ouvert, aux fonctions multiples :
    ●    une oasis de diversité paysagère
    ●    un lieu d’échanges et de partages,
    ●    un espace de médiation culturelle et de transmission (événements, animations, expositions).
    Le manoir est aussi source d’expérimentation, de production  et de préservation (verger conservatoire, production de cidre et de jus de pomme).
    L’enrichissement de la biodiversité et la sensibilisation à sa préservation sont au cœur des pratiques et des objectifs du domaine.
    Les unités paysagères s’alternent et se complètent :
    ●    Espaces réservés et accessibles à l’homme / espaces réservés à la faune et à la flore, donc inaccessibles à l’homme
    ●    Ambiances fermées / ambiances ouvertes
    ●    Dominante minérale / dominante végétale.

    Structure du site

    La gestion différenciée est appliquée sur l’ensemble du parc avec 3 codes de gestion : un entretien réduit, appliqué sur une grande partie du parc (surfaces les plus représentées), un entretien soigné, sur les voies d’accès au manoir, et un entretien prestige aux abords de celui-ci.

     

    Un respect particulier est accordé au maintien des ambiances originales du parc, qui ont été identifiées par plusieurs diagnostics paysagers et l'étude de l'histoire du site. Ce respect s’articule autour de « l’évocation historique » : bien que les milieux évoluent, l’histoire du parc est préservée par la conservation des intentions paysagères historiques et l’histoire narrée aux visiteurs.

     

    Un schéma directeur d’aménagements paysagers a été établi, en coopération avec toutes les parties prenantes de la vie du manoir et du parc, pour établir et mettre en cohérence toutes les actions d’aménagements paysagers qui seront réalisées dans les années à venir dans le parc. Ainsi, les nouveaux aménagements sont conçus pour s’adapter à la gestion différenciée appliquée sur le parc et non pour que la gestion doive s’adapter à l’aménagement des espaces.

     

    Le site en lui-même représente un réservoir de biodiversité. La conservation des haies bocagères du site, le maintien des espaces humides et ouverts et la présence de nombreux boisements créée une mosaïque d’habitat favorable à de nombreuses espèces.

     

    Le désherbage est uniquement réalisé par des moyens thermiques ou manuels.

     

    Le plan de gestion mentionne l’interdiction d’avoir recours aux produits phytosanitaires, il joue le rôle d’un document d’engagement, le site n’étant pas géré par une commune.

    Sol

    Des analyses physico-chimiques de sol ont été réalisés sur les sols du nouveau verger ainsi que de la prairie de Penn allée en 2016 ;

     

    Des mesures spécifiques ont été mises en place pour éviter la compaction ou la dégradation des sols : circulation des véhicules, préservation des berges (mise en défens par des clôtures)… Des moyens sont également mis en place pour éviter la perte de matière organique et la pollution des sols.

     

    Les apports réalisés dans les sols sont régulés et ne consistent qu’en l’apport de paillage et de compost à la plantation quand cela est nécessaire. Des apports calcarifères sont néanmoins réalisés de manière ponctuelle. (amendements calcaires type sables coquilliers )

    Eau

    Hormis sur les carrés potagers qui sont arrosés en cas de période de sécheresse prolongée, l'arrosage n'est réalisé que pour le développement de nouvelles plantations ou lors des semis. Les équipes de gestion considèrent en effet que les espèces plantées doivent s’adapter aux conditions pédoclimatiques ou être remplacées si elles ne sont pas adaptées aux conditions du milieu.

     

    L’arrosage est réalisé en quasi-totalité par récupération des eaux de pluie.

     

    La gestion des eaux se fait à la parcelle sur le parc : des fossés acheminent les écoulements d’eau le long d’un fossé jusqu’à un exutoire.

     

    Le jaunissement estival de la strate herbacée, qui reste rare dans la région, est accepté.

    Faune / Flore

    A travers l’historique du parc, les compositions paysagères, bien que comportant de nombreuses variétés exotiques, laissent une place importante à la flore indigène spontanée. Les mosaïques de biotopes représentées sur le parc se révèlent ainsi favorables à l’accueil d’une grande diversité d’espèces animales comme le démontrent les relevés qui ont été réalisés au fil des deux dernières décennies.

     

    Un inventaire initial de la biodiversité a été réalisé en 2001 sur les mammifères, les oiseaux, les odonates et la flore des zones humides du site. Il a été complété par un inventaire de la flore par l’association Bretagne vivante en 2009 et un inventaire du patrimoine arboré du parc en 2017. Plusieurs diagnostics écologiques ont ainsi été réalisés au fil du temps sur le parc afin d'identifier les espèces protégées et à enjeux et de favoriser leur maintien et leur développement. Les arbres favorables à la faune (arbres gîte) ont par exemple été identifiés pour garantir leur conservation, une obligation de tenue des chiens en laisse est appliquée à l’ensemble du parc, les périodes d’intervention des équipes de gestion sont calées afin  ne pas interférer avec les périodes de reproduction des espèces...

     

    Les pelotes de réjection des rapaces présents sur le site sont analysées par le Groupement Mammologique Breton tous les ans pour le suivi des micromammifères, certaines espèces protégées ayant été identifiés sur le site.

    La zone d’apiculture a été repensée pour moins concurrencer les pollinisateurs sauvages, projet de limiter le nombre de ruches à 7.

     

     

    Un inventaire des papillons de nuit a été réalisé en 2020.

     

    Suite à la découverte de populations de lézard vivipare sur les espaces bocagers, la gestion des espaces enfrichés a été adaptée afin de le favoriser. En outre, des refuges favorables (tas de bois) à l’espèce ont été mis en place.

     

    Le recours à l’éco-pâturage est largement employé pour l’entretien des milieux ouverts du parc.

     

    Le choix des espèces végétales se tourne essentiellement vers des espèces indigènes et vivaces, à l’exception des zones prestiges nécessitant du fleurissement. Un projet de création de jardin de « bouche » est en cours dans le cadre de la rénovation du clos, il sera composé d’une collection végétale de plantes alimentaires pour l’homme, et d’espaces florifères (jachères fleuries…).

     

    Une traçabilité rigoureuse des plantations est réalisée et tenue à jour par le gestionnaire des collections végétales.

     

    Lors de la création d’un nouveau verger en 2011, une réflexion particulière a été apportée à la mise en place, le maintien et le développement d’espèces végétales favorisant les auxiliaires de culture sur ce milieu.

     

    Ce verger est une collection qui comprend des variétés rares et, bien qu’il ne s’agisse pas de sa vocation première, présente des objectifs de conservation de ces variétés anciennes.

     

    Les vergers n’ont pas subi de traitements depuis 2003, ils sont menés en agriculture biologique à la suite de formations des jardiniers avec le Groupement d’Agriculture Biologique du Finistère en 2003.

     

    De grandes surfaces de prairie sont en place sur le site.

    Les pratiques de fauche de prairie ont été adaptées depuis le dernier audit, avec un passage à une seule fauche annuelle en fin d’année (mi-octobre généralement). A cause d’une problématique de production de biomasse importante non compatible avec les objectifs esthétiques de certaines zones, deux fauches sont toujours réalisées dans les zones de prairie à proximité des bâtiments (avec une fauche en sortie d’hiver limitant l’impact sur les insectes et ayant quand même un effet de régulation des graminées, et une deuxième fauche tardive fin juillet).

    Il est à noter également que certaines prairies sont fauchées une fois tous les 3 ans, dans l’optique but de favoriser la présence de lépidoptères et avec une partie non fauchée faisant office de refuge.

     

    Une chiroptière a été construite en 2021 dans le nouvel aménagement du grenier à pans de bois du manoir.

     

    De nombreux micro-habitats sont mis en place sur le site pour favoriser le refuge de la faune : murs de pierre sèche, hibernaculums, haies de Benjes, maintien du lierre, milieux humides, prairies, développement des plantes hôtes des espèces auxiliaires...

     

    Des îlots de sénescence sont conservés au sein du bois du Chemin de Ronde.

     

    Le plan d’eau du site est classé en code “entretien réduit ou naturel” dans le plan de gestion. En cas d’intervention, celles-ci respectent les cycles biologiques des espèces (reproduction, nidification, …).

     

    Les opérations de ramassage de feuilles mortes et débris végétaux sont limitées. Quand elles ont lieu, les débris végétaux ramassés sont étalés aux sous-bois dans une perspective de recyclage de la matière organique. A l’occasion, les débris végétaux (rémanents) peuvent aussi être mis au compostage pour l’équilibre carbone / azote. Les branches sont aussi selon les besoins broyées pour faire du bois raméal fragmenté (BRF).

     

    Aucune exportation de déchets verts n’est réalisée sur le parc.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    Un inventaire localisé du patrimoine mobilier du site a été réalisé.

     

    Des exigences de traçabilité et de provenance locale sont exprimées dans le cahier des charges d'achat de matériaux.

     

    Un inventaire des engins intervenant sur le site a été établi, les dates d’achat ainsi que les caractéristiques de chacun de ces matériels et engins y sont consignées.

     

    Les consommations en carburant sont suivies d’année en année.

     

     

     

    Certains matériels dont l’utilité reste plus ponctuelle sont mutualisés avec le domaine de Trévarez (le broyeur, le porte-outils Agria à conducteur marchand,  rotavator, motobineuse, désherbeur mécanique etc.)

     

    Un éclairage solaire est en place au niveau du parking du personnel et jusqu’aux locaux du manoir.

     

    Lorsque des évènements ont lieu sur le parc, des éclairages d’appoint sont mis en place et sont privilégiées à la mise en place d’éclairages permanents.

    Formations

    Diverses formations, en lien avec les principes de gestion écologique ou portant sur d’autres thématiques, ont été réalisées par les agents des équipes d’entretien. Toutes les thématiques ont été abordées lors de ces formations, hormis les thématiques public et eau qui n’ont pas été abordées au cours de formations spécifiques.

    Public

    Un livre d’or est mis à disposition du public. Une enquête de satisfaction est menée durant l’été.

     

    Des visites guidées du parc sont réalisées de manière fréquente, notamment pour les scolaires. Certaines thématiques de visites portent directement sur la sensibilisation à la connaissance et à la préservation de la biodiversité abritée par le parc et sur les principes et les objectifs de la gestion écologique. Les initiations à la reconnaissance naturaliste qui sont réalisée auprès du public ne visent pas uniquement à donner des clés « d’identification » au public mais également d’expliquer l’intérêt des espèces, les interactions entre elles.

     

    Tout un panel d’activités a été mis en place sur le manoir sur différentes thématiques. Chacune de ces animations est adaptée au public pour lequel il est destiné (jeunes enfants, collégiens et lycéens, grand public, personnes en situation de handicap ou de précarité…). Ces activités ont trait aux sens, à l’histoire, la géographie, l’architecture, la diversité du vivant, les sciences, les arts… B

     

    Des informations pédagogiques sont mises à disposition des usagers. Des animations nature sont également réalisées.

     

    En 2020, Il a été proposé aux visiteurs du site de participer à un « concours » pour nommer les jeunes veaux récemment nés. Les noms proposés doivent avoir trait à la nature.

     

    Les chantiers paysagers du site font l’objet de renforcement d’effectifs par le biais de chantiers d’insertion.

    Localisation

    Manoir de Kernault
    29300 MELLAC
    France

    Galerie photos

    photos