• La superficie totale du Domaine est d’environ 30 hectares. Il se compose de 7 jardins dont :
    - le jardin des Tuileries (22,4 ha) ;
    - le jardin du Carrousel (6,2 ha) ;
    - le jardin de l’Oratoire (4 500m²) ;
    - le jardin de l’Infante (3 900m²) ;
    - le jardin Raffet (1250m²) ;
    - les Fossés de St-Germain l’Auxerrois (5 900m²) ;
    - le jardin du Musée Eugène-Delacroix (380 m²), qui n’est pas candidat à la labellisation
    car il se situe dans le quartier de St-Germain-des-Prés et présente une typologie différente
    des autres jardins du domaine.

    Structure du site

    Le site présente une planification robuste et une intégration paysagère exemplaire. La gestion différenciée est pleinement mise en œuvre, adaptée aux spécificités des différents espaces, et appuyée par une cartographie précise. Des zones à vocation écologique ont été créées, avec des prairies fauchées tardivement et une tolérance maîtrisée envers les espèces spontanées. L'entretien respecte strictement la réglementation Zérophyto, grâce à un désherbage exclusivement manuel ou mécanique. Des dispositifs visibles protègent efficacement le patrimoine végétal, comme les ganivelles ou les chaises d’arbres. Les interventions sur le patrimoine bâti tiennent compte des enjeux faunistiques, en prévoyant notamment des aménagements favorables à l’avifaune ou à l’herpétofaune (évitement des périodes de sensibilité, fourniture de refuges de substitution pendant les interventions). Sur le plan stratégique, la politique environnementale du Musée se structure autour d’une charte de développement durable et du lancement d’un Plan d’écologie patrimoniale. Enfin, le site s’inscrit pleinement dans une logique de continuités écologiques à l’échelle urbaine, à travers l’intégration des trames verte, brune et sombre au nouveau schéma directeur des jardins. Des travaux de revégétalisation ont été entrepris depuis 2016 avec la restauration du bosquet des oiseaux.

    Sol

    Des études approfondies sur la nature physico-chimique, la perméabilité et la vie des sols ont été menées, avec un suivi continu. Des analyses récentes (2018 à 2023) couvrent l’ensemble des zones à enjeux. Le suivi de la biodiversité des sols, notamment via les nématodes (vers), guide l’ajustement des pratiques de gestion. Les zones de sol à nu sont évitées grâce à une couverture végétale dense ou au paillage, et des expérimentations sont en cours pour en améliorer l’efficacité. Les risques pour les sols (érosion, compaction, pollution, etc.) sont bien identifiés, et des mesures spécifiques sont mises en œuvre, comme l’abandon des motoculteurs au profit de grelinettes. Les déchets de tontes sont recyclés sur site, le compostage est généralisé, et les apports organiques sont justifiés et régulés. Les engrais utilisés (sur les gazons de prestige notamment) sont d’origine naturelle et non synthétique depuis 2024. Enfin, le travail mécanique du sol est strictement limité aux besoins réels, et un code de gestion différenciée intègre l’ensemble de ces pratiques.

    Eau

    Le site dispose d’une connaissance fine de ses réseaux d’arrosage, avec des plans de récolement disponibles et des compteurs spécifiques à l’irrigation bien identifiés. Les consommations d’eau sont suivies de manière précise, avec des données disponibles depuis 2017, différenciées par source. L’arrosage est géré de façon raisonnée : des sondes tensiométriques permettent d’ajuster les apports en fonction des besoins réels, les arrosages automatiques sont programmés de nuit pour limiter l’évapotranspiration, et l’arrosage manuel est réservé aux situations critiques. Le système d’arrosage automatique est bien dimensionné et entretenu, dans le cadre d’un plan de renouvellement technique. Côté fontainerie, les équipements fonctionnent en circuit fermé, sont programmables, et leur usage est ajusté selon les conditions climatiques ou événements. Des boutons poussoirs sont également installés sur les fontaines à boire pour limiter les consommations. Enfin, le site met en œuvre diverses mesures pour réduire le recours à l’eau potable : regroupement des végétaux par besoins hydriques, usage du paillage et des couvre-sols, infiltration des eaux de surface, et recours prioritaire et très majoritaire à l’eau brute du Canal de l'Ourcq pour l’arrosage des grands jardins.

    Faune / Flore

    Le site présente plusieurs atouts significatifs en matière d’accueil d’une faune et d’une flore diversifiée. Il dispose de zones de refuge naturels ou artificiels et d'habitats favorables à la biodiversité, notamment par la présence de nombreuses haies, de bosquets arborés garnis de sous-strates arbustives et herbacées denses. Des efforts concrets ont été réalisés pour limiter les interventions mécaniques et les traitements phytosanitaires, ce qui contribue à préserver les équilibres écologiques. L'entretien différencié de certains espaces, ainsi que le choix d’essences locales sur certaines zones et plus généralement, d’espèces adaptées au climat local et changeant, témoignent de la prise en compte des enjeux écologiques et climatiques. Une surveillance des espèces exotiques envahissantes et la tolérance d’une part d’espèces végétales spontanées renforcent l’intérêt écologique du site. Des suivis réguliers des espèces de faune et de flore sur 4 saisons, permettent de renforcer la connaissance des espèces du site et d’ajuster les pratiques de gestion et d’aménagement en fonction des résultats.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    Le site présente plusieurs atouts en matière de gestion écologique des matériels et matériaux. Un inventaire complet du patrimoine (mobilier, équipements) ainsi qu’un suivi de leur entretien sont disponibles et à jour, démontrant une bonne connaissance des équipements présents. L’usage de produits d’entretien écolabellisés est privilégié, avec une attention particulière portée à la réduction des substances toxiques. En matière d’éclairage, des efforts notables sont faits avec l’absence d’éclairage nocturne sur je jardin des Tuileries, et une réduction des nuisances lumineuses sur le jardin du Carrousel, restant ouvert de nuit (éclairage LED orienté vers le sol dans les zones maintenues éclairées, allées principales éclairées uniquement). La gestion des matériels et engins est également bien assurée, avec un inventaire précis, un suivi des consommations (carburant, huiles), et une mutualisation optimisée des équipements. Enfin, des mesures concrètes sont mises en œuvre pour réduire les émissions polluantes : une transition avancée vers des engins électriques, un plan de circulation respectueux des espaces végétalisés, et un inventaire des sources de pollution sont en place.

    Formations

    Le site dispose d’un plan de formation annuel, fondé sur le volontariat, proposant notamment deux formations par an à l’ensemble des collaborateurs de l’équipe des jardins, dont certaines abordent des thématiques écologiques. Une démarche d’amélioration continue a été mise en œuvre à travers plusieurs dispositifs tels que le Plan d’écologie patrimoniale depuis 2025, l'élaboration d’un nouveau schéma directeur de revégétalisation et le démarrage de la démarche EcoJardin (audit blanc en 2023). Sur le terrain, les agents ont suivi des formations relatives à la gestion différenciée, et les justificatifs de ces actions sont disponibles, en particulier via les modules de l’école du Breuil. Enfin, des compétences ont été validées concernant les connaissances naturalistes, le choix et la conduite des végétaux, ainsi que la gestion de leur état sanitaire.

    Public

    Le site se distingue par une bonne qualité de l’accueil et une communication active avec les usagers. Les équipes d’entretien échangent régulièrement et de façon constante avec les visiteurs, recueillant et traitant leurs remarques et questions, en complément d’une boîte mail récoltant certaines remarques, des questions et des signalements.

    Par ailleurs, des panneaux pédagogiques et explicatifs sont ponctuellement installés dans les jardins, permettant d’informer les usagers sur la biodiversité locale et les travaux en cours de végétalisation. Le site assure également une bonne gestion de la sécurité, notamment par un diagnostic sanitaire annuel des arbres et des actions de sensibilisation à la biodiversité. Plusieurs visites guidées sont organisées régulièrement, portant par exemple sur les oiseaux présents, leurs chants et leur écologie.

    Enfin, des équipements de collecte des déchets sont bien en place sur le site, et une réflexion active est engagée sur l’amélioration de la propreté et la gestion des déchets, notamment via une étude comportementale dont les conclusions orienteront les actions futures.

    Localisation

    Musée du Louvre
    75001 PARIS
    France

    Galerie photos