• Le Parc de Campagne est un Parc du XIXème siècle situé dans le village de Campagne, à quelques kilomètres du Bugue dans le Périgord noir. Il possède une richesse végétale remarquable et une composition paysagère inspirée des jardins d'influence anglaise du 19ème siècle, un parc dont le dessin était effacé par une végétation spontanée envahissante au fil des années. La réhabilitation récente du Parc est une intervention lisible par tous comme une suite logique de l'histoire du lieu, une strate supplémentaire dans le respect de sa mémoire, traces et matière. Afin de redonner au Parc son identité et composition paysagère, le projet s'est appuyé sur 2 grands axes de réflexion : Réhabiliter l'âme du Parc et retrouver un tracé de découverte conciliant les empreintes du passé avec les règles architecturales de l'Art des Jardins pour offrir au visiteur une émotion dans sa découverte. Les nouvelles empreintes respectent le végétal existant et remarquable, tout en permettant une accessibilité à tous. Le tracé joue un rôle de distribution ; il structure et organise les quatre unités paysagères de la composition du Parc : • La coulée verte, • la presqu'île, • la serpentine, • Le potager. Le parc est une nouvelle porte d'entrée aux 336 ha de la forêt de Campagne (classée Réserve Biologique). Lieu de vie et de découverte, le Parc par sa réhabilitation et l'enrichissement de son vocabulaire "paysager" est propice aux échanges, rencontres et animations culturelles. Il est également un lieu d'expérimentation et de pédagogique sur l'Art des Jardins, la botanique, la conduite des végétaux, la gestion raisonnée et durable des espaces qui le composent.

    Structure du site

    Le parc est défini comme un espace vert de Prestige. Le site a obtenu le Label Jardin remarquable. Il bénéficie d’objectifs de gestion avec cartographie, et d’un planning annuel d'intervention.

    Les opérations de désherbage se basent uniquement sur des méthodes alternatives au désherbage chimique (désherbage mécanique et manuel des cheminements et paillage des massifs).

    Les objectifs paysagers du site sont pris en compte ; il s’inscrit dans un projet architectural avec suivi de l'Architecte des Bâtiments de France. La réhabilitation du parc se base sur des vues en éventails et la valorisation des différentes entités paysagères (potager, miroir d'eau, serpentine, arboretum, etc.).

    Des mesures conservatoires (ou autres) ont été prises pour limiter l'impact des usages sur la qualité écologique du site : paillage mis au pied des arbres pour éviter le piétinement.

    L’approche du gestionnaire est globale et transversale ; elle repose sur les piliers essentiels du développement durable et associe de nombreux services de la Collectivité (Environnement, Tourisme, Sport, Archéologie, Culture, etc.). La politique globale repose notamment sur la charte départementale Zéro herbicide depuis 2011, devenue Zéro pesticide en 2016, le Schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles, l’Agenda 21 départemental, la gestion raisonnée des bords de routes, et la charte de l'arbre.

    Des liaisons écologiques sont déjà existantes ; le parc est en lien direct avec le massif forestier classé Espace Naturel Sensible et Réserve Biologique mixte et donne accès à des chemins de randonnées identifié au PDIPR. De plus, une étude hydraulique va être lancée concernant la Serpentine afin d’en restaurer le fonctionnement hydraulique et écologique (continuité).

    Sol

    L’équipe possède une connaissance générale des caractéristiques des sols. Des analyses ont été réalisées notamment au niveau du potager en 2020.

    La couverture du sol est systématique, avec un paillage composé de feuilles sous les arbres, et de copeaux de bois, de coquilles de noix ou de compost pour les massifs.

    L’apport de matière organique s’effectue uniquement avec du compost et du paillage au niveau des vivaces, des fruitiers et du potager.

    La gestion des surfaces minérales comprend des méthodes préventives (ratissage et balayage) et des méthodes curatives alternatives par désherbage manuel et mécanique (brosse métal rotative pour les surfaces imperméables).

    Eau

    Un plan de récolement des réseaux en eau potable pour les bâtiments, est formalisé et le site dispose d’un compteur spécifique pour l’arrosage depuis mai 2016.

    L’arrosage est adapté aux besoins du végétal en fonction de son état. Seul le potager est arrosé et les massifs de vivaces lors des périodes exceptionnelles de sécheresse ou lors des plantations. Les bacs en acier utilisés pour le potager ont été recouverts de bois pour éviter qu’ils ne chauffent trop vite et limiter les besoins en arrosage (les jardiniers ont vite observé la différence).

    Afin de limiter les consommations en eau, les vivaces sont regroupées en massif, le paillage est systématique. De plus, le jaunissement estival de la strate herbacée est accepté.

    L'arrosage utilise de l'eau du ruisseau (pompe de surface équipée d’un compteur) et grâce à installation d’une cuve de récupération d’eau pluviale (3 m3) sous la maison du jardinier. Le compteur est relevé tous les mois.

    Enfin, le site ne dispose pas de fontaine, des boutons poussoirs ont été installés dans le bâtiment ouvert au public et seul le parking lié au bâtiment est imperméabilisé.

    Faune / Flore

    La biodiversité est une donnée intégrée dans les actions de gestion du site, avec la préservation des orchidées dans les parties en prairies, et la prise en compte des chiroptères et oiseaux.

    Des inventaires des oiseaux et chiroptères ont été réalisés en lien avec le massif forestier attenant (présence de gîtes à chiroptères dans le château). A noter qu’un suivi (non formalisé) de la faune est effectué par les jardiniers et qu’une personne fait un suivi de la flore (non formalisé également).  

    Le choix des végétaux est adapté au sol, au climat et à l’exposition. A cette fin, les jardiniers se reposent sur les expériences des années antérieures. Les espèces aromatiques et les arbres fruitiers offrent des sources de pollen ou de nectars à la faune présente. De plus, des espèces indigènes et spontanées sont favorisées au niveau du ruisseau et des secteurs de prairies en fauche tardive. Enfin, des associations végétales sont faites au niveau des fruitiers et du potager pour favoriser la colonisation spontanée des auxiliaires de gestion.

    La couverture du sol est systématique. Le désherbage est manuel ou mécanique.

    Aucune taille n’est mise en œuvre pour la strate arborée, sauf pour des raisons de sécurité. Les fruitiers sont laissés en port libre.

    Le département a mis en place une charte zéro herbicide depuis 2011 et zéro pesticide en 2016. Ainsi, seules des amendements organiques sont utilisés (compost, paillage et stimulant foliaire). De plus, le traitement des fruitiers se fait uniquement à l'argile blanche.

    En termes de politique globale, les déchets verts sont exportés à la plateforme de compostage de la Rampinsolle (94 T en 2015) puis valorisés par méthanisation. Toutefois, pour le parc de Campagne, aucune exportation de déchets verts n’est effectuée, la valorisation se fait sur place : pas de résidu de tonte (mulching), les déchets de désherbage et voire taille sont broyés et réutilisés in situ. Le ramassage des feuilles n’est pas effectué.

    Matériaux & mobiliers / Matériels & engins

    Un inventaire du patrimoine (bancs, corbeilles, etc.) a été réalisé en 2015 pour ce parc et le suivi se fait quotidiennement par les jardiniers.

    La réalisation des équipements est privilégiée en régie (voire achat d'équipements avec label), mais toujours soumis à validation de l’Architecte des Bâtiments de France. Les matériaux locaux sont privilégiés (châtaignier, chêne, robinier ou douglas pour le bois, coques de noix, pierres d'anciens bâtis, etc.). Les bois traités ne sont plus utilisés sur le site et les Produits d’entretien des équipements sont écolabellisés (peintures et vernis NF environnement, huile de chaîne végétale, etc.).

    L'éclairage du site est limité aux entrées du parc avec des bornes, jusqu'à la fermeture du site (19h). Le reste du parc ne dispose pas d’éclairage.

    Les matériels et engins sont inventoriés et identifiés par un numéro d’inventaire spécifique. Le renouvellement privilégie le matériel électroportatif pour les tâches courantes (moins de bruit, plus de confort, pas de consommation d’énergie fossile). De plus, un suivi annuel des consommations de carburants des engins et véhicules est mis en place. Sur le site, le matériel utilisé est en grande majorité électrique ce qui évite les nuisances sonores.

    La fin de vie des matériels et engins est gérée par reprise auprès des fournisseurs, déclassement pour pièces détachées voire recyclage en dernier recours.

    De manière générale, le matériel, utilisant du carburant sans benzène, est mutualisé pour la gestion du massif forestier attenant. Enfin, les véhicules sont interdits sur les espaces végétalisés (utilisation des parkings et voies minéralisées), et la volonté est de ne pas rentrer dans le parc.

    Formations

    Un plan de formation annuel est formalisé et alimenté par des entretiens annuels des agents.

    Le Département est très impliqué dans la formation de ces agents et les jardiniers ont accès au catalogue du CNFPT. De plus, le Département privilégie la polyvalence des jardiniers. L’équipe du Parc Campagne a ainsi pu se former au cours du chantier de restauration de la serre en participant activement aux travaux. Ils ont appris la découpe du verre en écaille. Ces 5 dernières années, les jardiniers ont suivies de nombreuses formations. Elles concernent essentiellement la faune et la flore, les équipements et matériaux/Matériels et engins et la sécurité. Une des jardinières a également suivi une formation pour réaliser des croquis de jardin qui sont utilisés sur les panneaux pédagogiques et les outils de communication du Pôle Espaces verts. Les jardiniers ainsi formés deviennent des référents et sont ensuite chargés de transmettre leurs connaissances à leurs collègues.

    Public

    Un éco-compteur a été mis en place, permettant de mesurer les entrées journalière sur le site. Les usagers et visiteurs peuvent laisser leurs observations sur le site internet du Département.

    En termes de communication, de nombreux échanges ont lieu lors des interventions sur site avec les visiteurs, notamment au niveau du potager et du vergers qui sont des supports pédagogiques. Les jardiniers partagent leurs bonnes pratiques et leur retour d’expérience avec les visiteurs. De plus, des panneaux sur le parc réhabilité, la réserve biologique, les richesses faunistiques, floristiques et archéologique sont mis en place et des plaquettes de présentation sont mises à disposition.

    Des visites guidées, présentations ou formations techniques (étudiants, presse, agents…) et manifestations (Rendez-vous aux Jardins, retraites aux flambeaux) sont régulièrement organisées.

    Concernant l'état sanitaire des arbres, un diagnostic initial a été élaboré par un expert, une vérification régulière est faite par les jardiniers et le passage d'une équipe d'élagueurs grimpeurs est programmé si besoin.

    Le règlement du site est affiché à chaque entrée avec des pictogrammes (chiens admis en laisse, feu interdit, etc.).

    Des poubelles sont présentes à l'entrée du site. Le mobilier a été renouvelé pour permettre le tri sélectif. De plus, des toilettes sèches sont à disposition à l'extérieur du parc, au départ du PDIPR dans la forêt.

    Enfin, le choix est de conserver le parc ouvert en période de chantier, en établissant un périmètre de sécurité et en apportant une explication sur la nature des travaux en cours (panneaux).

    Localisation

    BOURG
    24260 CAMPAGNE
    France

    Galerie photos

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